Découverte du métier d'écrivain
(c)
Ellen Herzfeld/Quarante-Deux, 2012
Dans le cadre du concours d’écriture « Nouvelles des marges »
du lycée Bayen
Pierre Stolze fait parler les ascenseurs
Une fois n’est pas coutume, ce mardi 28 janvier,
c’est en-dehors de la salle de cours, au milieu des livres du C.D.I., que les
classes de 2nde 7 et de 1ère L2 ont successivement échangé
avec Pierre Stolze, romancier et nouvelliste de science-fiction, sur ses motivations,
ses sources d’inspiration, sa méthode d’écriture et même sa rémunération.
Le dialogue avait été préparé en amont par un
travail sur le recueil de nouvelles La Maison Usher ne chutera
pas, prix du jury littéraire du festival de Gérardmer 1999. La rencontre
avait été rendue possible grâce au financement accordé par la toute nouvelle
Maison des Lycéens, et organisée par Mme Deguerne, professeur documentaliste,
M.Barrière, professeur d’Anglais, et Mme Hugenell, professeur de Lettres.
Lorraine et dragon
L’univers de l’écrivain est un univers loufoque et
décalé. Sa Lorraine natale devient le lieu d’improbables événements : des
puissances stellaires habitent en H.L.M., un dragon affamé engloutit une
centrale nucléaire, un vieil homme insupportable laisse se creuser un
insondable fossé autour de sa maison, jusqu’à menacer les lois cosmiques, rien
que pour se rendre intéressant. Les personnages sont truculents, amoureux de la
vie où ils croquent à belles dents. Une bouffée réconfortante d’optimisme, à
l’image du titre qui s’oppose résolument à la noirceur d’Edgar Allan Poe, le
grand maître du fantastique.
Pas besoin d’aller chercher l’inspiration trop loin !
Selon Pierre Stolze « dans le fantastique, c’est facile de partir de son train-train
quotidien, d’imaginer un élément qui cloche, et qui cloche de plus en
plus. » Déménager, tondre la pelouse ou prendre l’ascenseur peut devenir
une extraordinaire aventure…
Marilyn
Monroe et les samouraïs du Père Noël
Autre possibilité : exploiter les images
bizarres qui naissent dans cet état intermédiaire entre la veille et le sommeil
que Pierre Stolze appelle joliment l’état hypnagogique, en les reliant pour
constituer un récit cohérent. Ainsi est né son roman le plus célèbre, Marilyn
Monroe et les samouraïs du Père Noël. A la différence du fantastique, tout
reçoit dans ce livre de science-fiction une explication rationnelle, entre
clonage et distorsions spatio-temporelles.
Forts de ces conseils, les élèves sont conviés à
leur tour à écrire une nouvelle dans l’un des genres de l’imaginaire :
fantastique, merveilleux, fantasy, urban fantasy, science fiction,
anticipation, uchronie, steampunk, suspense, horreur, sur le thème des
« légendes urbaines ». Les nouvelles seront soumises à un jury
composé d’élèves et d’enseignants, qui déterminera cinq gagnants.
Après des applaudissements mérités, Pierre Stolze
s’est livré de bonne grâce à la traditionnelle séance de dédicaces.
Gageons que sa gentillesse, sa bonne humeur et ses
indications très concrètes auront réussi à stimuler les apprentis
écrivains !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire