samedi 22 février 2014

Découverte du métier d'écrivain


(c) Ellen Herzfeld/Quarante-Deux, 2012

Dans le cadre du concours d’écriture « Nouvelles des marges » du lycée Bayen
Pierre Stolze fait parler les ascenseurs

Une fois n’est pas coutume, ce mardi 28 janvier, c’est en-dehors de la salle de cours, au milieu des livres du C.D.I., que les classes de 2nde 7 et de 1ère L2 ont successivement échangé avec Pierre Stolze, romancier et nouvelliste de science-fiction, sur ses motivations, ses sources d’inspiration, sa méthode d’écriture et même sa rémunération.

Le dialogue avait été préparé en amont par un travail sur le recueil de nouvelles La Maison Usher ne chutera pas, prix du jury littéraire du festival de Gérardmer 1999. La rencontre avait été rendue possible grâce au financement accordé par la toute nouvelle Maison des Lycéens, et organisée par Mme Deguerne, professeur documentaliste, M.Barrière, professeur d’Anglais, et Mme Hugenell, professeur de Lettres.

Lorraine et dragon


L’univers de l’écrivain est un univers loufoque et décalé. Sa Lorraine natale devient le lieu d’improbables événements : des puissances stellaires habitent en H.L.M., un dragon affamé engloutit une centrale nucléaire, un vieil homme insupportable laisse se creuser un insondable fossé autour de sa maison, jusqu’à menacer les lois cosmiques, rien que pour se rendre intéressant. Les personnages sont truculents, amoureux de la vie où ils croquent à belles dents. Une bouffée réconfortante d’optimisme, à l’image du titre qui s’oppose résolument à la noirceur d’Edgar Allan Poe, le grand maître du fantastique.

Pas besoin d’aller chercher l’inspiration trop loin ! Selon Pierre Stolze « dans le fantastique, c’est facile de partir de son train-train quotidien, d’imaginer un élément qui cloche, et qui cloche de plus en plus. » Déménager, tondre la pelouse ou prendre l’ascenseur peut devenir une extraordinaire aventure…

Marilyn Monroe et les samouraïs du Père Noël

Autre possibilité : exploiter les images bizarres qui naissent dans cet état intermédiaire entre la veille et le sommeil que Pierre Stolze appelle joliment l’état hypnagogique, en les reliant pour constituer un récit cohérent. Ainsi est né son roman le plus célèbre, Marilyn Monroe et les samouraïs du Père Noël. A la différence du fantastique, tout reçoit dans ce livre de science-fiction une explication rationnelle, entre clonage et distorsions spatio-temporelles.

Forts de ces conseils, les élèves sont conviés à leur tour à écrire une nouvelle dans l’un des genres de l’imaginaire : fantastique, merveilleux, fantasy, urban fantasy, science fiction, anticipation, uchronie, steampunk, suspense, horreur, sur le thème des « légendes urbaines ». Les nouvelles seront soumises à un jury composé d’élèves et d’enseignants, qui déterminera cinq gagnants.

Après des applaudissements mérités, Pierre Stolze s’est livré de bonne grâce à la traditionnelle séance de dédicaces.

Gageons que sa gentillesse, sa bonne humeur et ses indications très concrètes auront réussi à stimuler les apprentis écrivains !

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